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Henri Hude

La nef des fous

1 Juillet 2019 , Rédigé par HH

 

Compte-rendu, par Baudoin de Guillebon dans le mensuel La Nef, n°316, Juillet-Août 2019, de mon dernier livre Ce monde qui nous rend fous. Réflexion philosophique sur la santé mentale, Mame, 2019. 

On connaissait Henri Hude pour ses études de Bergson ou encore pour son ouvrage L'Éthique des décideurs, qui est un manuel à destination des responsables politiques et de tous ceux qui ont des responsabilités, un manuel d’aide à la prise de décision dans un monde sans réels repères éthiques.
Or, c’est en poursuivant son cheminement philosophique qu’Henri Hude entre, désormais, dans le champ paradoxal de la médecine et de la psyché contemporaines. Paradoxal, car là où grandit l’opulence, grandit aussi le malaise psychologique, la morbidité psychique.

 

 

Hude nous invite, à travers huit méditations, à comprendre la source de nos angoisses, de nos fatigues et de nos dépressions, lots qui nous paraissent ordinaires, en les rapportant à des frustrations plus antérieures, plus profondes et plus fondamentales. Ainsi, écrit-il : « Cette frustration essentielle a deux pôles. Le premier, c’est la frustration qui consiste en la privation du bien, de l’absolu, de Dieu ; le second est la frustration du bonheur et de la dignité d’être homme et d’être “moi-même avec le bien”. » 

La philosophie éclaire la psychanalyse et la psychiatrie, en témoignant du désir fondamental de l’homme au bien. Ce livre exigeant est donc un appel à un ancrage neuf de la raison, refusant toute sublimation illusoire pour retrouver la métaphysique. Alors, guérir la psyché permettrait de servir le bien commun, par le refus même de la négation de l’âme : l’homme ne quittera ses angoisses que lorsqu’il osera questionner les objets de la métaphysique. 

Car la frustration primordiale est métaphysique, donc religieuse, et le nouvel humanisme, que Hude appelle de ses vœux, doit être un humanisme démocratique qui participe d’une religion de l’homme-Dieu, c’est-à-dire du Dieu fait homme pour que l’homme soit Dieu. Ainsi, au cœur de Ce monde qui nous rend fous, se trouve un appel à l’Église comme pilote de la Nef des fous, non pas menant les fous vers davantage de folie, mais guidant les décideurs vers une guérison de la folie. Qui d’autre que l’Église, en effet, pourrait manœuvrer cette Nef peinte par Jérôme Bosch et la guider à bon port ? 

Baudouin de Guillebon 

CE MONDE QUI NOUS REND FOUS Réflexion philosophique sur la santé mentale, Mame, 2019. 


 

 

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